Depuis la gratuité de l’extrait de naissance biométrique, la commune urbaine de Labé est submergée par des centaines de citoyens venus de toutes parts. Mais la suspension temporaire du dépôt des dossiers, prévue jusqu’au 12 juin 2025, plonge les demandeurs dans la frustration et révèle les limites d’un système encore centralisé et mal préparé.
La commune urbaine de Labé est actuellement le théâtre d’une affluence sans précédent de citoyens venus obtenir des extraits de naissance biométriques, dont l’obtention est devenue gratuite. Des centaines de personnes affluent chaque jour, non seulement de Labé, mais aussi d’autres préfectures environnantes.
Cependant, une décision inattendue a bouleversé les plans de ces citoyens : les autorités ont suspendu le dépôt des dossiers jusqu’au 12 juin 2025, afin de traiter les nombreuses demandes déjà enregistrées.
Cette mesure a suscité frustration, colère et incompréhension parmi les usagers, qui dénoncent la lenteur du processus et l’absence d’alternatives.> « Je suis venu de Lélouma, j’ai pris des jours de congé pour ça, et maintenant on me demande de rentrer les mains vides », se lamente Amadou Diallo.
Comme lui, beaucoup déplorent un système mal organisé qui ne prend pas en compte les contraintes des citoyens. Les files d’attente s’allongent devant le bureau de l’état civil, où des dizaines de personnes espèrent encore être servies malgré la suspension.
« J’ai besoin de cet extrait pour des démarches importantes », explique Fatoumata Binta.
« C’est absurde de devoir se déplacer jusqu’ici alors que d’autres communes ont des bureaux d’état civil. » La biométrisation des extraits est perçue comme un progrès, mais elle soulève aussi la question de l’accessibilité.
Les appels à une décentralisation du processus se multiplient.
« Pourquoi concentrer tout à Labé ? Il faut installer des centres dans les sous-préfectures et communes rurales », suggère Abdoulaye Demba, habitant de Garambé. « Cela désengorgerait les services et faciliterait l’accès à tous.» Face à cette crise, les critiques fusent contre le manque de prévoyance et la gestion jugée inefficace.
Les citoyens exhortent les autorités locales à agir rapidement pour améliorer l’organisation du service public.Alors que la reprise est annoncée pour mi-juin, les habitants espèrent que cette période de suspension marquera le début d’une réforme en profondeur du système. En attendant, leur patience reste mise à rude épreuve.
Mamadou Chérif Diallo, Correspondant à Labé