Labé, l’une des principales villes de Guinée, est confrontée à une attente interminable : celle de la finalisation du bitumage de ses voiries urbaines. Un projet lancé depuis plusieurs années peine à voir le jour, englué dans une série d’interruptions et de promesses non tenues, au grand désarroi des habitants.
Selon des sources proches du projet, le manque de financement reste le principal obstacle. Un entrepreneur engagé dans les travaux confie :
« Nous avons été retardés par des ressources insuffisantes. Les relances et suspensions à répétition entravent sérieusement notre progression. »
Une situation frustrante pour les habitants, qui voient leur quotidien se détériorer.
La saison des pluies, de juin à septembre, complique davantage les travaux. Le granite utilisé devient difficile à manier sur un sol détrempé.
« Quand il pleut, c’est un cauchemar. Nous ne pouvons pas travailler efficacement, et les coûts explosent », déplore un ouvrier.
Les voix des citoyens se font entendre avec lassitude.
Alpha Ahmadou, habitant de Domby, témoigne : « À chaque annonce de reprise, c’est comme un mirage. La poussière est insupportable, surtout pour nos enfants. »
Hamidou, conducteur de taxi-moto, ajoute : « Je passe mes journées à suffoquer dans la poussière. Cela affecte notre santé et notre travail. »
Les commerçants ne sont pas en reste. Fatou, gérante d’un petit magasin, souligne. « Sans routes praticables, les clients se font rares. L’économie locale est à la traîne. »
Les engagements officiels de reprise des travaux se succèdent, mais sans concrétisation visible.
Mouctar, un autre résident, s’interroge : « Quand les travaux reprendront-ils réellement ? Nous avons besoin de clarté.»
Aujourd’hui, les habitants de Labé lancent un appel pressant aux autorités : finaliser les travaux et communiquer de manière transparente. Car au-delà du bitume, c’est la santé publique, la mobilité urbaine et l’économie locale qui sont en jeu.
Mamadou Chérif Diallo Correspondant à Labé.