Deux jeunes hommes ont tragiquement perdu la vie dans la nuit de mercredi à jeudi à Kisosso Sankoubaya, secteur Mosquée–Banque Mondiale, dans la commune de Matoto, suite à de fortes pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale guinéenne. Le président de la délégation spéciale de Matoto pointe du doigt les constructions anarchiques.
Dans les familles endeuillées, c’est la consternation. Selon plusieurs témoignages, c’est aux environs de minuit que le mur de la maison où logeaient les deux jeunes a cédé sous la pression des eaux de ruissellement. L’effondrement a coûté la vie à Salif Sangaré, tandis qu’Alpha Camara a été emporté par les eaux. Abou Sangaré, père de Salif, témoigne

« Aux environs de minuit, une vieille dame est venue frapper à ma porte pour m’informer que l’eau était entrée dans ma concession. Je me suis immédiatement levé pour aller vérifier, puis je suis retourné réveiller mes enfants. Entre-temps, j’ai entendu un bruit provenant de la maison de mon voisin. J’ai pu évacuer les enfants que j’ai réussi à sauver. Mais les deux que je n’ai pas vus sont mon enfant et mon apprenti.»
Le président de la délégation spéciale de Matoto, Moussa Diallo, s’est rendu sur les lieux du drame pour présenter ses condoléances aux familles. Attristé par la situation, il a dénoncé les constructions anarchiques qui bloquent le passage naturel des eaux de pluie.
« Je suis exténué de voir qu’un tel drame se produise dans la commune de Matoto, surtout dans un quartier qui est presque le mien. Vous voyez vous-même. Ce sont les constructions anarchiques qui provoquent ces drames. Si l’on construit uniquement dans son propre intérêt, sans se soucier de la sécurité des autres, c’est vraiment regrettable », a-t-il déclaré.
« Chaque année, à l’approche de la saison des pluies, le gouvernement interpelle les citoyens. Ceux qui construisent ou réalisent des travaux bloquant le passage de l’eau sont appelés à ne pas le faire. »
Les deux victimes, Salif Sangaré (11 ans), récemment admis au collège, et Alpha Camara (20 ans), apprenti chauffeur de camion-citerne, ont été inhumés ce jeudi au cimetière de Sankoubaya Bafon.
Alh. Condé pour mitty224.com