Du 12 au 14 août 2025, Kindia a accueilli un atelier stratégique pour refondre la loi pharmaceutique guinéenne. Objectif : sécuriser l’accès aux médicaments, renforcer la production locale et poser les bases d’une véritable souveraineté sanitaire. Un chantier piloté par le Ministère de la Santé, avec le soutien d’Expertise France dans le cadre du Programme d’appui au secteur de la santé en Guinée (PASSGUI).

1. Kindia, épicentre d’une réforme majeure pour la santé guinéenne
Kindia s’impose, depuis ce 12 août 2025, comme le cœur battant de la santé publique guinéenne. Pendant trois jours, la ville accueille un atelier technique décisif pour la révision de la loi pharmaceutique L/2018/024. Cette rencontre, organisée par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à travers la Direction Nationale de la Pharmacie et du Médicament (DNPM), marque un tournant stratégique. L’objectif est clair : offrir à la Guinée un cadre légal moderne, garantissant un accès sûr et équitable aux médicaments, tout en renforçant la production locale et en alignant le pays sur les standards internationaux. Comme l’a rappelé l’Inspecteur Général de la Santé, au nom du ministre Dr Oumar Diouhé Bah, « cette révision n’est pas une simple mise à jour technique, mais un acte de souveraineté sanitaire ».

2. Une mobilisation nationale et multisectorielle inédite
Jamais le secteur pharmaceutique guinéen n’avait connu une telle convergence d’expertises. Plus de 60 participants venus de ministères stratégiques, de l’Organisation mondiale de la santé, des services de santé des armées, des ordres professionnels, du secteur privé pharmaceutique, de la société civile et des associations de consommateurs unissent leurs forces. Sept groupes thématiques planchent sur des sujets cruciaux : harmonisation réglementaire, qualité et accessibilité des médicaments, promotion de la fabrication locale, lutte contre les faux médicaments, optimisation de la distribution, valorisation de la médecine traditionnelle et transformation de la DNPM en une agence autonome.
Il est à souligner que l’Union Européenne soutient la Guinée dans le cadre des programmes de santé de façon constante depuis plusieurs années et prodigue un accompagnement stratégique qui transforme ses ambitions en actions concrètes.
Les conclusions de ces travaux devraient fournir une feuille de route ambitieuse pour adapter la législation aux défis actuels : lutte contre la prolifération des médicaments falsifiés, réduction de la dépendance aux importations, et prévention de l’antibiorésistance.
L’atelier de Kindia, inscrit dans son plan d’action, illustre parfaitement sa mission : catalyser les réformes structurelles, favoriser la coopération multisectorielle et poser les bases d’une véritable souveraineté sanitaire guinéenne.
La Guinée se dote non seulement d’outils législatifs plus robustes, mais surtout d’une vision claire : faire de la santé un droit inaliénable et un levier de développement national.

L’atelier de Kindia dépasse le simple cadre d’une révision législative. Il symbolise une volonté nationale affirmée, de bâtir un système de santé plus sûr, plus autonome et plus inclusif. Si les réformes initiées à Kindia portent leurs fruits, elles pourraient bien devenir un modèle pour toute la région ouest-africaine.