Depuis plusieurs semaines, les usagers des transports reliant Conakry aux villes de l’intérieur du pays font face à une envolée des tarifs, rendant les déplacements de plus en plus difficiles. Le coût d’un voyage vers des destinations comme Kankan, Labé ou N’Zérékoré a augmenté de 30 à 50 %, selon les itinéraires et les compagnies.
À la gare routière de Bambéto, les plaintes se multiplient. « Avant, je payais 150 000 GNF pour aller à Mamou. Aujourd’hui, on me demande 220 000 GNF », déplore Mariama, une étudiante. De leur côté, les transporteurs justifient cette hausse par la rareté des pièces détachées et la montée des coûts d’entretien. explique un chauffeur de minibus à destination de Kankan.
D’autres évoquent aussi la corruption persistante sur les axes routiers et la prolifération des barrages, qu’ils soient officiels ou non, qui alourdissent encore les charges.
Pour de nombreuses familles vivant à Conakry et ayant des proches à l’intérieur du pays, cette hausse représente un fardeau supplémentaire. « Envoyer mon enfant en vacances à Kindia me coûte plus cher que nourrir toute la famille pendant deux jours », ironise un père de famille. Les étudiants, souvent contraints de faire des allers-retours entre leur ville d’origine et leur université, sont particulièrement affectés.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour appeler les autorités à intervenir. Des associations de consommateurs réclament une régulation du secteur et un plafonnement des tarifs sur les longues distances. Le ministère des Transports, de son côté, promet des mesures de contrôle, mais aucune action concrète n’a encore été engagée.
En attendant, ce sont les citoyens les plus modestes qui subissent de plein fouet cette crise. Voyager à l’intérieur du pays devient, pour beaucoup, un luxe inaccessible , un paradoxe dans une nation où les routes restent l’unique lien entre les régions.
Souleymane Diaby pour Mitty224.com